Exceptionnelles chutes de neige sur l'Atlas : 123 cm enregistrés en 24 heures
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Exceptionnelles chutes de neige sur l'Atlas : 123 cm enregistrés en 24 heures

Les chaînes montagneuses du Maroc, s'étendant du Rif au Haut Atlas, ont été le théâtre d’un épisode hivernal d’une rare intensité entre le 16 et le 17 décembre 2025. En seulement 24 heures, ces massifs ont reçu des quantités de neige exceptionnelles, atteignant et dépassant localement la barre du mètre, ce qui a entraîné d’importantes perturbations sur les voies d’accès et la mobilité en altitude.

L'ampleur de ces précipitations a été jugée remarquable par la Direction générale de la météorologie (DGM). Les relevés effectués attestent de niveaux d’enneigement stratosphériques, particulièrement concentrés dans la province de Midelt. C’est dans cette zone qu'ont été enregistrées les profondeurs les plus impressionnantes : 123 centimètres au sommet du Jbel El Ayachi, suivis de près par Tighadouine (105 cm) et Tanourdi (qui affichait un cumul précis de 100 cm).

D’autres régions montagneuses n’ont pas été épargnées. La province d’Azilal a vu ses reliefs se parer d’une couverture atteignant 90 centimètres, notamment à Jbel Ayouy et Aït Abdi, ainsi que 75 cm à Jbel Rat. Plus au nord, dans la région d’Ifrane, les stations ont mesuré des hauteurs oscillant autour de 80 centimètres, avec 82 cm à Jbel Hayane et 80 cm à Timahdite et Oued Ifrane. Même le sud du pays a connu d’importants dépôts, les stations de Tighli-Imi Nolaoune et Tidili, dans la province de Ouarzazate, signalant chacune 70 centimètres de neige.

Cette étendue spectaculaire de l'enneigement sur l’ensemble des massifs est d’ailleurs ressortie de manière flagrante sur les outils d’observation spatiale. L'imagerie satellitaire MTG – Snow RGB, capturée le mercredi 17 décembre à la mi-journée, révélait une large bande continue de teinte rouge-orangée épousant les contours des chaînes montagneuses. Ce marquage visuel fort contrastait avec les tons vert-bleuté des plaines et plateaux avoisinants, confirmant la continuité et l'ampleur spatiale de la couverture neigeuse sur le système orographique national.

Sur le plan de l'explication technique, la DGM a précisé que cet événement résulte d'une conjonction de facteurs. Il est principalement lié à l’établissement d’une dépression isolée en altitude – souvent qualifiée de « goutte froide » – qui a injecté une masse d’air d’une extrême frigidité au-dessus de la région. L’association de cette structure atmosphérique à des courants porteurs d'humidité provenant de l’Atlantique a généré des systèmes nuageux très actifs. Enfin, l'effet de soulèvement orographique, inhérent au contact des reliefs, a amplifié le refroidissement de l'air, garantissant des précipitations neigeuses massives et un abaissement marqué de la limite pluie-neige.

Il est inévitable que de tels volumes aient engendré des conséquences notables. Les autorités ont signalé d'importantes perturbations logistiques ainsi que des entraves ponctuelles à la circulation, rendant l'accès et les déplacements vers plusieurs localités et hameaux de montagne particulièrement ardus.